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X
e
-XII
e
siècle
Art roman
XI
e
siècle
Tapisserie
de Bayeux
1088
Abbaye (romane)
de Cluny
XII
e
-XV
e
siècle
Art gothique
v. 1135-44
Basilique (gothique)
de Saint-Denis
1163-1320
Notre-Dame de Paris
v. 1200
Gouvernail
1241-48
Sainte-Chapelle
v. 1250
Université de Paris
v. 1266-73
Saint Thomas d’Aquin,
Somme théologique (à Paris)
1373-79
L’Apocalypse
d’Angers
(tapisserie)
1406-52
Première Renaissance
à Florence
1413-16
Très riches heures du duc
de Berry (miniatures)
v. 1430
Naissance de la
peinture flamande
Comme on dispose de très peu d’outils pour
connaître et interpréter la nature, toute no-
tion nouvelle doit s’intégrer au sein de la
connaissance théologique
. Le
Physiologus
est une œuvre de la fin de l’Antiquité où les
descriptions d’animaux sont enrichies de
citations bibliques et d’interprétations al-
légoriques ou morales. Les
bestiaires
don-
nent des descriptions souvent fantastiques
des différentes espèces animales.
Scolastique
Avant l’an mille, la réflexion sur le monde et
l’homme est avant tout théologique: la seule
vérité est celle de la Bible et des textes des
pères de l’Église. Saint Augustin (354-430),
en particulier, sépare la
sagesse
(l’ensemble
des connaissances ayant trait à Dieu) de la
science
(l’ensemble des connaissances rela-
tives au monde terrestre). Cette distinction
est progressivement dépassée par la scolas-
tique,
le courant philosophique le plus im-
portant du Moyen Âge
, qui se développe
surtout grâce aux traductions des œuvres du
philosophe grec
Aristote
(384-322 av. J.-C.).
Les philosophes scolastiques essaient en
effet de
concilier
l’idée aristotélicienne
de
science
comme procédé rationnel avec
les enseignements de l’
Évangile
. D’abord
condamnée par l’Église, la philosophie aris-
totélicienne devient plus tard la base des
études universitaires.
La méthode scolastique consiste à
com-
menter les textes
selon des règles fondées
sur la logique d’Aristote: on commence par
une
analyse
en profondeur (
lectio
) pour dé-
gager le sens littéral et la signification ca-
chée d’un texte; viennent ensuite l’
explica-
tion
(
glosa
) et la
discussion
(
quaestio
) pour
aboutir à la
synthèse
finale (
disputatio
).
Cette pratique devient de plus en plus ré-
pétitive et stérile; les manuscrits universi-
taires, surchargés de gloses, montrent bien
comment le commentaire a fini par être
plus important que le texte lui-même.
De grands auteurs comme Thomas d’Aquin
(1225-1274) appliquent la méthode déduc-
tive à l’étude de la révélation. C’est pour-
quoi au Moyen Âge on peut affirmer que la
théologie est une science.
Ces procédés seront fortement attaqués par
les penseurs de la Renaissance, qui vont
imposer une nouvelle pédagogie [
Hori-
zon
, p. 80].
U
Université
Le désir d’une plus grande liberté intellec-
tuelle entraîne la naissance des
universités
(celle de Paris, très renommée à l’époque
en Occident, est fondée au milieu du XIII
e
siècle). Il s’agissait à l’origine d’une
orga-
nisation corporative
de maîtres et d’étu-
diants, mais bientôt l’université s’agrandit:
les enseignants se comptent par centaines
et les étudiants par milliers.
Ces derniers proviennent des quatre coins
de l’Europe et doivent faire face à de
lourdes
dépenses
, pour vivre (logement, voyages) et
payer leurs études (achat et prêt des manus-
crits, honoraires des professeurs).
L’université médiévale prévoit en général
quatre facultés
: théologie, médecine, droit
et arts. Les «arts libéraux» constituent la
base de l’enseignement; ils sont divisés en
deux degrés: tout d’abord le
trivium
(les
matières «littéraires», grammaire, dialec-
tique et rhétorique) puis le
quadrivium
(les
matières «scientifiques», arithmétique, mu-
sique, géométrie et astronomie).
L’étude des arts se fait entre quatorze et
vingt ans; l’étudiant peut ensuite aborder
la médecine ou le droit, soit encore six ans
d’études. Les études de théologie sont,
elles, beaucoup plus longues: l’université
de Paris prévoit huit ans. En fait, il semble-
rait que la durée d’apprentissage ait été de
quinze à seize ans.
La pédagogie universitaire s’appuie essen-
tiellement sur la
mémoire
. L’
enseignement
,
oral et en latin
, s’effectue à travers des lec-
tures expliquées et des discussions argu-
mentées selon la méthode de la scolastique.
ART ET
SCIENCES
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